[Cet article est initialement paru en décembre 2016] Les entreprises installées sur le territoire français font face depuis le début des années 2000 à un nouveau type de risque, de nature sécuritaire, émanant de groupes radicaux appartenant à la société civile. Ces groupes, qui recourent à des actions directes violentes et illégales, cherchent à nuire délibérément aux intérêts de ces entreprises en leur causant des dommages économiques par des actions de sabotage et en intimidant leurs dirigeants et leurs salariés. Selon Eddy Fougier, chercheur associé à l’IRIS, même si ces groupes partagent une même vision anticapitaliste, ils appartiennent à quatre courants idéologiques : l’écologie radicale (zadistes), le néo-luddisme (technophobes), la défense de la cause animale et l’ultragauche. Les entreprises semblent être d’autant plus vulnérables qu’elles développent des projets, des technologies ou des activités controversées aux yeux de l’opinion publique. Ce phénomène est sans aucun doute appelé à se poursuivre et même à s’aggraver dans les années à venir. Les entreprises vont donc devoir apporter une réponse à la fois sécuritaire et sociétale à cette menace.