[Cet article est initialement paru en septembre 2012] Ce qui aurait pu devenir une catastrophe écologique sans précédent et une crise aux conséquences financières judiciaires et réputationnelles colossales est aujourd’hui traité dans les médias comme un incident technique aux effets jugulés. Si la crise a été évitée, c’est en raison d’une gestion adaptée de la fuite de gaz sur la plate-forme d’Elgin par Total. C’est en tout cas le constat de Charles-Edouard Anfray, délégué à la gestion de crise du groupe Total, qui livre ici un retour d’expérience de l’accident d’Elgin. Indépendamment de la subjectivité légitime de l’auteur, son récit fournit de précieux détails quant à l’organisation de la gestion de crise dans un groupe multinational : respect du principe de précaution, déblocage de moyens budgétaires considérables, communication ouverte, recours aux nouveaux modes de communication, coordination des cellules de crise de la filiale et du siège, formation de task forces thématiques, gestion des parties prenantes, prise en compte des difficultés météorologiques, techniques, juridiques, environnementales, etc.