[Cet article est initialement paru en mars 2011] Le Royaume-Uni révélait récemment que les attaques informatiques coûtaient 32 milliards d’€ à son économie, dont 21 milliards à ses entreprises (9,2 milliards en raison des vols de propriété intellectuelle, et 7,6 milliards liés à l’espionnage industrie). Ces chiffrent parlent d’eux-mêmes et suffisent à justifier la nécessité de combattre la cybercriminalité. Pour autant, comment engager une lutte efficace sans contrevenir au libre accès à Internet, droit fonda- mental reconnu par le Conseil Constitutionnel ?
Myriam Quéméner, magistrat, présente dans cet article les enjeux éthiques qui encadrent la lutte contre la cybercriminalité. Après avoir rappelé l’ampleur de cette criminalité numérique et les différentes formes qu’elle revêt, l’auteur évoque les évolutions légales destinées à renforcer les moyens des acteurs de cette lutte, à l’instar de l’infiltration numérique ou de la captation de données numériques introduite par la LOPSSI 2. Autant d’outils indispensables mais dont le contrôle étroit garantit la sauvegarde des libertés individuelles des utilisateurs d’Internet.