[Cet article est initialement paru en septembre 2015] L’attentat du 26 juin 2015 en Isère a horrifié la France entière : pour la première fois, une décapitation a été orchestrée et savamment mise en scène par un individu au nom du jihad. Un acte dont la perte humaine est sans commune mesure avec la symbolique renvoyée : Etat islamique en guerre contre la France, réhabilitation du « choc des civilisations » par le premier ministre. L’impact psychologique dans l’imaginaire collectif est expliqué dans cet article, par Floran Vadillo, Docteur en science politique associé au CMRP de l’Université de Bordeaux et collaborateur du Président de la Commission des Lois Jean-Jacques Urvoas. Il explore comment le terrorisme confronte, déstabilise, questionne la démocratie en même qu’elle l’oblige à adapter ses moyens en continu. Après avoir discuté l’artificialité des critères traditionnels qui fondent le terrorisme jusqu’à en faire un artefact politique malléable, l’auteur s’attarde sur l’évolution du droit appliqué au terrorisme à des fins de répression ainsi que sur les évolutions administratives au travers de la modernisation des services de renseignement.