[Cet article est initialement paru en février 2014] Le devoir de protection, ou responsabilité de protéger, a été mis en avant à maintes reprises en matière de politique étrangère ces dernières années, pour intervenir en Libye, au Mali et en Centrafrique. Modernisant un droit d’ingérence qui invoquait déjà l’éthique comme fondement de l’action internationale, le devoir de protection questionne la place de l’éthique dans les relations internationales. Auteur de La Guerre au nom de l’humanité : tuer ou laisser mourir (Puf, 2012), Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, enseignant à Sciences Po Paris et à l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr, présente ici une vision libérale-réaliste de la place de l’éthique en matière de politique étrangère. Il défend l’idée que l’éthique participe de l’intérêt bien compris des Etats, avant de s’attarder sur la notion de responsabilité de protection, et d’évoquer les enjeux éthiques suscités par la question des drones en s’éloignant de quelques idées reçues.