[Cet article est initialement paru en octobre 2016] L’Union européenne intervient dans un marché européen de la sécurité en plein essor. Reste que ce marché relève davantage des Etats membres que de l’Union Européenne. Pour l’heure, comme nous l’explique Pierre Berthelet , chercheur au CDRE (Centre de Documentation et de Recherches Européennes) de l’Université de Pau, les institutions de l’Union agissent essentiellement par deux voies : celle de la subvention (afin de stimuler l’innovation) et celle du dialogue institutionnel. S’il existe une réelle volonté d’établir une stratégie coordonnée public privé ainsi qu’un engagement clair de la part de l’Union, financier notamment, cet engagement reste embryonnaire. Et l’auteur d’en déduire qu’il n’existe pas encore de véritable politique industrielle capable de structurer ce marché européen de la sécurité florissant. La faute en revient en partie aux Etats membres qui se montrent largement réticents à une gouvernance trop intégrée, notamment pour des questions liées aux traditions et aux héritages culturels.