[Cet article est initialement paru en octobre 2011] Au moment où la Côte d’Ivoire entrevoit une sortie de crise politique, la situation sécuritaire demeure précaire du fait des divisions qui minent de l’intérieur les forces de sécurité ivoiriennes, notamment entre ceux qui ont soutenu Laurent Gbagbo (les ex-FDS) et les ex- rebelles (ex-FAFN) aujourd’hui au pouvoir. Pascal-Henry Yebouet Boah Cofy, criminologue à l’Université de Cocody et chercheur associé au CERP (IEP Toulouse), évoque les enjeux de sécurité liés à la recomposition des forces de sécurité de Côte d’Ivoire. Officiellement réunies sous l’appellation de FRCI (Forces Républicaines de Côte d’Ivoire), la question de l’autorité dans cette nouvelle armée se pose. Les FRCI sont composées essentiellement d’anciens rebelles qui se comportent en milices organisées et entretiennent un climat d’insécurité dans la capitale du pays autant que sur le reste du territoire. La violence et les rackets ont de lourdes incidences sur la vie des populations et sur l’économie. Les solutions à ces problèmes sont, entre autres, les garantes de la sérénité sociale. Par ailleurs, l’exil des militaires pro Gbagbo au Libéria ou au Ghana, pays frontaliers de la Côte d’Ivoire, constitue pour le nouveau pouvoir une source d’inquiétude.