[Cet article est initialement paru en décembre 2016] Le processus de radicalisation est loin de se limiter à la sphère privée de l’individu et chaque espace social fréquenté devient un vecteur potentiel de prosélytisme religieux. Les entreprises constituent dans ce cadre un espace potentiel de radicalisation. Elles doivent donc jouer pleinement leur rôle en matière de prévention soutient dans cet article Olivier de Mazières, Préfet en charge de l’Etat-major opérationnel de prévention du terrorisme (EMOPT) créé en juin 2015. L’auteur retrace ici les grandes avancées consenties par les pouvoirs publics depuis l’instruction du 29 avril 2014, qui traduisent une prise de conscience de l’importance d’un maillage étroit du territoire en vue d’identifier les personnes susceptibles de basculer dans la radicalisation violente. Une révolution quasi copernicienne serait à l’œuvre où, loin d’être l’apanage des seuls services de sécurité intérieur, ce maillage implique de manière transversale tous les capteurs de signalements (administrations publiques, collectivités territoriales, associations…) parmi lesquels les entreprises tiennent une place importante.