[Cet article est initialement paru en septembre 2012] La gestion de crise est loin d’être un amoncellement de procédures rigides à suivre mécaniquement. L’efficience du dispositif repose avant tout sur la manière dont elle est mise en œuvre opérationnellement par les individus. Laurent Combalbert, ancien négociateur du RAID et Président de Ulysceo, réhabilite le facteur humain au cœur de la conduite des crises, avant tout une affaire de comportement et d’état d’esprit. Cet article insiste sur l’impérieux besoin d’intégrer des processus de formation aux facteurs humains dans la vie des entreprises pour préparer les collaborateurs à appréhender des situations par essence complexes, où il convient de penser l’impensable. À travers des simulations dans les conditions du réel et des débriefings poussés, la formation doit développer chez les acteurs de la gestion de crise une capacité d’adaptation accrue à une situation toujours plus incertaine et aléatoire. L’auteur rappelle que les efforts consentis en matière de gestion de crise sont un investissement décisif non seulement pour la conduite des situations de crise, mais aussi pour la vie quotidienne des entreprises.