[Cet article est initialement paru en juin 2013] Les Jeux Olympiques de Londres ont mis en lumière la place prépondérante prise par l’industrie de la sécurité privée en Grande Bretagne. Jacques de Maillard, Professeur à l’Université de Versailles Saint-Quentin, analyse cette dynamique de privatisation de l’univers de la sécurité outre-manche. Impulsé dans un contexte d’austérité, le recours au privé pour suppléer aux forces de police a été avant tout considéré comme une source d’économies. Toutefois, l’auteur rappelle que cette délégation au privé n’est pas sans frein, tant du fait de la résistance syndicale des forces de police qu’en raison d’échecs de certaines entreprises, comme G4S lors des derniers JO. Derrière une séparation se voulant stricte entre missions dévolues au privé et tâches réservées au public, des chevauchements existent. Ainsi, confier des enquêtes de voisinage, s’assurer de la garde des personnes arrêtées, répondre aux appels dans les salles de commande engagent des relations avec le public.