[Cet article est initialement paru en décembre 2012] Les « exploits » de pirates informatiques ayant réussi à s’introduire dans les systèmes d’information, soi-disant sécurisés, de services gouvernementaux ou d’entreprises font presque quotidiennement la une des journaux et des sites Web spécialisés, sans que l’on n’en sache sur les auteurs de ces intrusions. En rupture avec les discours catastrophistes, Benoit Dupont, titulaire de la chaire Sécurité et technologie de l’Université de Montréal, propose de comprendre de l’intérieur les relations nouées dans un réseau de hackers arrêtés en 2007, et notamment deux variables influant sur la performance de ce réseau criminel : les compétences et la confiance. L’auteur parvient à la conclusion que le manque de confiance entre les membres d’un réseau et la nature des compétences sociétales et de monétisation sont pour beaucoup dans le caractère éphémère des réseaux de piratage et leur vulnérabilité aux activités perturbatrices menées par les services de police. Une avancée majeure pour comprendre le fonctionnement des réseaux cybercriminels, leurs failles et donc mieux engager la lutte contre eux.