[Cet article est initialement paru en janvier 2018] Face aux mutations du défi « terrorisme », comment doit-on appréhender la sécurité aujourd’hui ? Depuis une vingtaine d’années, la mission sécurité/sûreté subit de profondes transformations : privatisation de certaines activités, réorganisation police et gendarmerie, impact des nouvelles technologies, émergence de stratégies basées sur l’évaluation de la menace et l’analyse des risques. Ne pouvant maintenir le mythe de l’État providence, les autorités s’adaptent au bassin de vie. Dans cette configuration, la force est de conserver la plus grande proximité possible entre le citoyen et l’action. Les contours d’une telle démarche obligent à explorer les champs de différents temps action – réflexion – décision. L’expertise professionnelle proposée par les centres de recherche du ministère de l’Intérieur favorise ce continuum. La démarche est basée sur les attentes du citoyen. Un cycle vertueux d’échanges en confiance est alors réalisé pour le décideur au bénéfice de la liberté.
Patrick Laclémence est directeur du centre de recherche de l’École Nationale Supérieure de Police et ancien commandant de CRS. Depuis 1992, il participe à diverses actions pour favoriser la recherche à finalité opérationnelle. À partir de 2001, il développe le concept de « sécurité globale et anticipation » mis en place avec l’Institut des Hautes Études de Sécurité Intérieure (aujourd’hui IHNESJ). Il est Conseiller recherche auprès du Centre des Hautes Études du ministère de l’Intérieur.