Sécurité & Stratégie

Radicalisation des mouvements animalistes « Enjeux et perspectives pour les intérêts économiques français »

[Cet article est initialement paru en décembre 2018] Quasiment inconnu du grand public en France il y a encore 10 ans, le phénomène animaliste gagne tous les jours du terrain et se radicalise. La condition animale, argumentaire de fond de la problématique, fait même son entrée dans le débat politique en s’invitant dans les élections présidentielles et législatives de 2017. Le phénomène touche notre société à divers degrés et semble de nature à entraîner des mutations profondes. S’il est évidemment inquiétant dans sa forme la plus violente, il représente également une menace forte, à moyen terme, sur les plans culturels pour le modèle gastronomique symbole de l’art de vivre à la française, et économiques pour la filière agroalimentaire, secteur stratégique lourd. Comment le pays de la gastronomie en est-il arrivé à voir ses boucheries vandalisées, ses paysans ou ses industriels de l’agroalimentaire menacés ? Par quel raccourci métaphorique en est-on venu à parler de « talibanisme animaliste » ? Comment des mouvements radicalisés, voire sectaires, et en tout cas minoritaires, ont-ils réussi à imposer un contre-modèle jusqu’à conduire, le 28 janvier 2015, la commission des lois de l’Assemblée nationale à faire passer les animaux du statut de « biens meubles » à celui « d’êtres vivants doués de sensibilité » ? Une présentation objective de la situation ne saurait ignorer un contexte favorable marqué par deux tendances sociétales fortes que sont : – d’une part, la remise en cause de plus en plus systématique de l’autorité et des structures du pouvoir avec pour conséquence la dilution de l’expertise et l’affaiblissement des États, – d’autre part, que la légitimité acquise dans un domaine de compétence n’est plus seulement garantie par la seule valeur du travail réalisé et de son sérieux indiscutable, mais qu’elle est de plus en plus sujette aux commentaires, souvent partiaux, parfois malveillants, assénés sur Internet et les réseaux sociaux faisant des enjeux réputationnels un sujet majeur des entreprises. Si plus de 400 associations ou mouvements animalistes sont répertoriés en France, ils ne poursuivent pas tous les mêmes objectifs et se réclament même souvent de courants de pensée différents.

    Télécharger l'article [L’écosystème animaliste : origines et courants d’influence] en version PDF     L’écosystème animaliste : origines et courants d’influe
Cet article est réservé aux abonnés
Vous pouvez acheter la revue ou vous abonner pour avoir un accès illimité aux articles.
Vous avez déjà un compte

Les articles à découvrir